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Comment éviter d’être un mauvais manager en 2025 ? Nos dix conseils à (re)découvrir

Male entrepreneur reading an e-mail on his computer while drinking coffee.




La fin de l’année approche et vous voilà saturés d’injonctions contradictoires et de discours de coachs ou personnalités « inspirantes » souvent déconnectés de la réalité du terrain. La vôtre. Celle que vivent des millions de managers en France et ailleurs, ces héros du quotidien qui naviguent tant bien que mal dans les eaux troubles de l’open space et son lot de contraintes, obstacles, non-sens mais aussi – fort heureusement – de petites victoires qui ravivent cette envie de se battre pour son équipe et pour son entreprise.Tout au long de 2024, L’Express a interrogé des spécialistes du management qui s’appuient sur des travaux sérieux et dotés d’une véritable expertise pour chercher à comprendre ce qui fonctionne ou dysfonctionne parfois dans le monde professionnel. Une manière de faire le tri dans les bonnes et les mauvaises pratiques. Si vous n’avez pas eu l’occasion de les découvrir, L’Express vous propose une sélection des lectures en management – enquêtes, interviews, analyses – qui ont suscité un vif intérêt chez nos lecteurs. Avec l’envie de poser le bon diagnostic et de remettre du sens dans notre travail. Pour aborder 2025 de la meilleure des façons. Extraits.Ces pratiques absurdes à bannirEn octobre dernier, à l’occasion de la sortie de son nouvel essai La Vertu dangereuse (Editions de l’Observatoire), notre chroniqueuse Julia de Funès revenait longuement dans un entretien sur ces pratiques absurdes qui pourrissent la vie des employés et qui finissent par décourager les plus motivés. Au nom souvent, selon elle, d’une forme de bien-pensance qui conduit dirigeants et responsables des ressources humaines à faire souvent plus de mal que de bien. La philosophe en appelle au courage managérial : « Oser dire stop à des pratiques absurdes. Cela ne signifie pas que les organisations doivent vivre sans procédures. Mais il faut, en toutes circonstances, faire passer le bon sens en premier et les process en second. Cela demande de la lucidité et du cran, car le manager peut craindre de perdre sa place. Mais je crois que lorsqu’on endosse des responsabilités dans le management, c’est qu’on a suffisamment de courage pour encaisser d’éventuels déboires, sinon ce n’est pas la peine d’être manager. »Quand le secteur public fait fuir les candidatsLe nombre moyen de postulants par emploi ouvert, toutes fonctions publiques confondues, est passé de 16 en 1997 à 6 en 2022. Pénurie de candidats, turnover important, baisse des exigences pour recruter… Selon une récente étude de l’EM Normandie, le secteur public peine à attirer les talents et vocations. Pour le chercheur Jean Pralong qui a mené cette étude, il est d’ailleurs grand temps qu’elle calque ses pratiques sur celles du privé, notamment en abandonnant les concours, « qui ne sont pas du tout orientés candidats, là où aujourd’hui les entreprises, elles, se mettent en quatre pour que le recrutement soit une expérience engageante, qui donne envie et qui soit un avant-goût de ce qui se passera après ». « Les agents contractuels sont vus comme une espèce de fonctionnaire au rabais. Ce n’est plus du tout comme cela qu’il faut raisonner », prévient-il.Les dérives de l’empathieDans un monde professionnel où les rapports entre collaborateurs sont parfois durs et les process souvent déshumanisants, un peu d’empathie ne peut, à première vue, guère faire de mal. On ne compte plus d’ailleurs le nombre de posts LinkedIn de coachs et autres conférenciers qui en vantent les vertus et qui nous incitent à la « développer ». Telle n’importe quelle compétence technique. Pourtant, Jean Decety, professeur de psychologie à l’Université de Chicago et spécialiste de l’empathie estime que tous ces discours sont « largement du baratin délivré par des coachs qui souvent n’ont pas de formation solide en psychologie scientifique ou en neurosciences ». « C’est tellement facile de vendre l’émotion, tout le monde sait ce que cela veut dire ou croit savoir », déplore-t-il. D’autant que selon cet éminent professeur, l’empathie comporte de nombreux biais cognitifs…Méfiez-vous des collaborateurs surinvestis et malléablesOn les reconnaît à leur tendance à se surinvestir et à rechercher sans cesse une forme reconnaissance. Pourtant, le « syndrome du bon élève », qui n’a de syndrome que le nom, peut faire des dégâts. Chercher la reconnaissance coûte que coûte peut nuire à votre carrière, estime ainsi Tessa West, professeure de psychologie sociale à l’Université de New York : « Lorsque leur hiérarchie leur demande un service, ces employés-là croient souvent à tort que cela leur permettra d’accéder eux-mêmes à ces positions de pouvoir. » Non seulement ces salariés « modèles » se font du mal mais ils peuvent aussi nuire au collectif. On vous explique pourquoi les responsables hiérarchiques ont tout intérêt à se méfier de ces collaborateurs qui ne leur tiennent jamais tête.Détecter le vrai potentiel d’un candidatLors des entretiens d’embauche, nombreux sont ceux à ranger les perfectionnistes dans la catégorie des « faux » défauts. Pour Adam Grant, professeur de management à la Wharton School, l’une des plus prestigieuses écoles de commerce américaines, il s’agit pourtant d’un vrai défaut. A ne pas sous-estimer. Dans un entretien accordé à L’Express, l’auteur de Potentiel caché. Comment accomplir de grandes choses (Alisio, 2024), liste les principaux problèmes liés aux perfectionnistes : « premièrement, vous ruminez et vous culpabilisez trop, ce qui peut vous conduire à l’épuisement professionnel et à un manque de confiance en vous-même. Deuxièmement, vous ne prenez pas assez de risques, ce qui limite votre travail et votre créativité. En fin de compte, vous vous concentrez sur les mauvaises choses, vous faites bien les petites choses et vous vous trompez sur les grandes ». Adam Grant nous invite au passage à opérer un virage à 180 degrés sur la manière d’évaluer les candidats en entretien et à regarder plus loin que les premières lignes du curriculum vitæ et les capacités immédiatement identifiables des postulants.Ce que le chantier de Notre-Dame peut nous apprendreDans cette chronique – l’un des contenus plébiscités par nos abonnés en cette fin d’année – Julia de Funès analyse ce qui a rendu possible l’incroyable succès de la reconstruction de Notre-Dame de Paris. Une prouesse qui nous offre une véritable leçon de management, « à mille lieues des séductions faciles de la démagogie ambiante », pointe la philosophe. La restauration de Notre-Dame, souligne-t-elle, « célèbre l’engagement collectif dans sa forme la plus solidaire. Ici, pas besoin de séminaires aseptisés, de team building, où l’on joue aux Lego, où l’on érige des fresques, où l’on résout des énigmes d’escape games pour simuler une osmose artificielle ». A méditer…Le bullshit des tests de personnalitéMBTI, Disc, ennéagramme… Les tests de personnalité sont au travail ce que les horoscopes sont aux salles d’attente des cabinets médicaux. Dans une enquête qui risque de plomber l’ambiance dans les formations en management, Thomas Mahler, directeur adjoint à L’Express, s’est penché sur la fiabilité de ces tests qui visent à mieux se connaître soi-même, mais aussi mieux appréhender les relations avec ses collègues. « Ce qui fait le succès de ces tests – ranger les personnes dans des cases – représente justement leur principale faiblesse méthodologique », explique-t-il. Seul le modèle bien plus récent des Big Five présente un intérêt selon les psychologues scientifiques. Nul doute qu’après la lecture de cette enquête, vous porterez un regard différent sur les couleurs et les sigles en tous genres.Comment les tire-au-flanc passent entre les mailles du filetDans l’open space, tout le monde connaît au moins un tire-au-flanc. Comment se comporte ce prédateur qui ne fait pas grand-chose, à part voler les idées des autres pour son propre compte et se reposer sur le travail de ses collègues pour organiser son ascension sans mérite ? Notre chroniqueuse Claire Padych dresse le portrait-robot de ces hâbleurs et manipulateurs qui ont bâti un système qu’ils maîtrisent sans partage. Comme  » le’discret’, qui sait se faire oublier : il fait ses heures et ne déroge jamais aux règles. Toutefois, le manager doit le relancer pour comprendre ce qu’il fait, découvrant parfois qu’il a une ‘double vie’ consacrée à des activités parallèles dans lesquelles il excelle ».Stop aux distractions numériques et… bureaucratiquesCe n’est pas parce que vous envoyez 15 000 mails par jour et enchaînez les réunions que cela fait de vous quelqu’un de productif. Dans un entretien à L’Express, le professeur de l’université de Georgetown Cal Newport fustige la « pseudo-productivité » en vogue dans les entreprises, basée sur l’activité visible plutôt que sur la qualité. Il donne ses conseils pour protéger son temps contre les messageries et les contraintes administratives. « Chez les travailleurs du savoir, note Cal Newport, tout ce que vous faites activement génère des contraintes administratives, notamment des réunions et des mails. C’est ce que j’appelle taxe de surcharge’. Plus vous travaillez sur un grand nombre de choses, plus vous devez payer ces coûts indirects. En fin de compte, si votre charge de travail devient suffisamment importante, vous consacrez la majeure partie de votre temps à ces tâches administratives annexes, et il ne vous reste que peu de temps pour accomplir réellement le travail de fond. Si bien que vous êtes parfois contraint de vous consacrer à votre « vrai » travail en dehors des heures de bureau, c’est-à-dire en soirée, tôt le matin ou pendant le week-end ». Une lecture indispensable pour bien commencer 2025.Les secrets de la rupture conventionnelleComme dans la vie personnelle, la vie professionnelle peut connaître des hauts et des bas. En dépit du contrat à durée indéterminée (CDI) qui suggère que les parties sont liées pour toujours, un salarié peut démissionner s’il en a assez tandis que l’employeur peut le licencier. Pourtant, il existe une troisième méthode de séparation qui vient de fêter ses 16 ans : la rupture conventionnelle. Depuis qu’elle a été introduite par une loi de 2008, la rupture conventionnelle connaît un succès grandissant. Rien que sur ces dix dernières années, nous sommes passés de quelque 300 000 signatures par an à plus de 500 000. Et les cadres sont largement concernés. Un dispositif plébiscité mais qui peut comporter quelques points « piège ». L’Express les passe en revue.Retrouvez tous nos contenus management et leadership dans notre rubrique dédiée et abonnez-vous gratuitement à notre newsletter « management et carrière » sur LinkedIn en cliquant ici. Bonne lecture !



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Publish date : 2024-12-28 06:30:00

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