A condition d’avoir un portefeuille diversifié à l’international, les investisseurs en actions ont enregistré deux années de performances robustes. Quels marchés offriront un relais de croissance dans les mois à venir ? En 2024, les titres américains ont tiré les Bourses vers le haut, mais cette progression a été accaparée par une poignée de valeurs technologiques, surnommées « les 7 Magnifiques » (Alphabet, Amazon, Apple, Meta, Microsoft, Nvidia et Tesla). Ces dernières ont tellement progressé qu’elles pèsent désormais pour plus du tiers du S & P 500, l’indice pourtant composé des 500 plus grandes capitalisations américaines.
« Actuellement, l’enjeu consiste à trouver l’équilibre entre les forces en présence et les facteurs défavorables, analyse Olivier Dubs, gérant sénior chez JPMorgan Banque Privée. D’un côté, nous avons une croissance mondiale solide, notamment aux Etats-Unis, l’enclenchement d’un cycle de baisse des taux d’intérêt, et des entreprises globalement en bonne santé. En face, il faut composer avec des valorisations des marchés actions élevées aux Etats-Unis, des primes de risque très basses dans l’univers obligataire et des incertitudes géopolitiques. »
Un rattrapage des secteurs hors tech
De nombreux gérants attaquent l’année dans la continuité de la fin 2024, en favorisant les actions américaines. Elles bénéficient d’un environnement économique porteur : une politique de Donald Trump « pro-business », une consommation des ménages dynamique et des marges élevées. De plus, l’essor de l’intelligence artificielle s’inscrit dans une tendance de long terme porteuse, qui devrait monter en puissance dans de nombreuses industries et bénéficie essentiellement pour le moment aux acteurs américains.
« Nous pensons qu’il va y avoir un rattrapage des autres secteurs par rapport à celui de la technologie en matière de croissance des bénéfices par actions, ce qui invite à une meilleure diversification sectorielle des portefeuilles, indique Olivier Dubs. Il faut s’assurer d’une bonne répartition entre secteurs cycliques et défensifs, et ne pas négliger le rendement, via des actifs réels et des obligations, afin de construire un portefeuille résilient. »
Le retour en grâce de l’Europe
Malgré les nombreux atouts du marché américain, des incertitudes demeurent, car la politique du nouveau président pourrait aussi avoir des effets négatifs à moyen terme, avec un rebond de l’inflation et une envolée des taux d’intérêt de long terme. De ce point de vue, les actions européennes offrent une alternative bienvenue. Elles présentent un atout de taille : une décote de l’ordre de 25 % par rapport à leurs homologues situées outre-Atlantique, alors même que les entreprises du Vieux Continent réalisent une grande partie de leur activité à l’international.
« Cette décote est à un niveau historique et tous les secteurs sont concernés, constate Caroline Gauthier, coresponsable des actions chez Edmond de Rothschild Asset Management. Nous pensons que le point bas a été atteint ou qu’il est sur le point de l’être. La moindre surprise pourrait apporter une lueur d’espoir sur les marchés. » Une politique monétaire plus accommodante qu’anticipée, la fin du conflit en Ukraine ou la mise en place d’un plan de relance ambitieux en Allemagne sont susceptibles d’amener les investisseurs à de meilleurs sentiments sur la zone euro et d’entraîner un rebond des cours.
Les obligations toujours dans la course
Les marchés obligataires offrent eux aussi de bonnes perspectives, en particulier du côté de la dette émise par les entreprises. En euro, cette catégorie de placement a rapporté entre 4,7 % et 14,4 % l’an dernier, selon la qualité de l’émetteur et de l’instrument de dette. Les obligations, cotées, procurent une rémunération régulière – le portage – et leur valeur peut s’apprécier. Ce phénomène se produit lorsque les taux d’intérêt baissent ou que la prime de risque offerte par les entreprises, c’est-à-dire le supplément de rémunération par rapport au taux souverain, se réduit.
« Vu le niveau actuel des primes de risque, le potentiel de baisse supplémentaire est limité, mais le portage reste attractif », estiment les équipes de Lazard Frères Gestion. Actuellement, les obligations de bonne qualité rapportent autour de 3,3 % et celles des entreprises high yield – de moindre qualité car plus endettées – s’approchent des 6 %.
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Publish date : 2025-02-01 10:00:00
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