Donald Trump est-il en train de mettre ses menaces à exécution ? Durant la campagne présidentielle américaine, le milliardaire n’a cessé de se positionner en victime d’un complot face aux multiples affaires judiciaires dont il fait et a fait l’objet. En septembre dernier, il avait ainsi promis de poursuivre devant les tribunaux les fonctionnaires qui avaient investigué sur sa responsabilité dans les différents dossiers le concernant, notamment au sujet de son rôle dans l’attaque du Capitole le 6 janvier 2021. « Ces gens qui ont triché seront poursuivis avec toute la rigueur de la justice, ce qui inclura de longues peines de prison », avait-il asséné à propos des enquêteurs, tout en dénonçant une prétendue « militarisation du gouvernement fédéral ».
Fidèle à son propre récit, Donald Trump a donc gracié, dès son premier jour de mandat, plus de 1 500 émeutiers qui avaient participé à cet assaut historique. Près de deux semaines après son intronisation, le voilà désormais prêt à nettoyer de fond en comble le FBI, la police fédérale américaine, pour se débarrasser des agents qui ont enquêté sur lui. Plusieurs dizaines de hauts responsables de l’agence ont appris ces derniers jours qu’ils allaient faire l’objet d’une évaluation préalable à un potentiel licenciement. D’après les informations de CNN, six d’entre eux ont été sommés de « prendre leur retraite, de démissionner ou d’être virés d’ici au lundi 3 février ».
Une douzaine de procureurs renvoyés
Les médias américains citent différents ordres de grandeur quant à l’ampleur de cette purge. Selon NBC News, 20 chefs de bureau de l’agence, y compris ceux de Miami et de Washington, pourraient être remerciés après cette série d’entretiens. La raison ? Avoir contribué, de près ou de loin, aux enquêtes sur les accusations pesant sur Donald Trump avant son élection. Le directeur par intérim du FBI, Brian Driscoll, a par ailleurs été missionné par le ministère de la Justice pour établir une « liste » des personnes ayant « à tout moment » participé à ces investigations. Un inventaire qui comprendra Brian Driscoll lui-même, ainsi que son adjoint, et qui pourrait concerner « potentiellement des centaines » d’agents, souligne le Washington Post.
Une douzaine de procureurs, qui ont instruit ou travaillé sur l’assaut du 6 janvier 2021, ont déjà été limogés pour les mêmes raisons. « Étant donné votre rôle important dans les poursuites contre le président, je ne crois pas que les dirigeants du département puissent vous faire confiance pour aider à mettre en œuvre fidèlement le programme du président », a justifié, dans un courriel adressé aux indésirables, le procureur général par intérim, James McHenry, nommé par Donald Trump. Le procureur spécial Jack Smith, qui avait instruit deux procédures contre le républicain pour ses tentatives illégales d’inverser les résultats de l’élection de 2020 et au sujet de la rétention de documents classifiés après avoir quitté le pouvoir, a pour sa part démissionné en janvier.
L’initiative du ministère de la Justice inquiète les fonctionnaires du FBI, qui s’en sont plaints dans un communiqué. « Le licenciement de centaines d’agents affaiblirait gravement la capacité du Bureau à protéger le pays contre les menaces criminelles et de sécurité nationale, et risquerait en fin de compte d’entraîner le Bureau et sa nouvelle direction dans l’échec », a ainsi déploré l’Association des agents du FBI. Cette annonce intervient au moment où un nouveau directeur va prendre place à la tête de la police fédérale, Kash Patel. Ce proche de Donald Trump, aux propos parfois complotistes, avait été chef de cabinet du Pentagone durant le premier mandat de l’homme d’affaires.
Les démocrates s’indignent
La perspective d’une purge au sein du FBI et de la justice a provoqué l’ire de nombreux responsables démocrates. « En s’efforçant de licencier des centaines d’agents des forces de l’ordre dévoués et en sapant les fonctionnaires patriotes et respectueux des principes du FBI, les extrémistes d’extrême droite prouvent une fois de plus qu’ils sont le parti de l’anarchie et du désordre », a taclé dans un communiqué l’élu de New York et chef de file démocrate à la Chambre des représentants, Hakeem Jeffries.
Le sénateur démocrate de Californie, Adam Schiff, a lui aussi déploré la situation. « Le président élimine ceux qui sont fidèles à la Constitution et installe ceux qui lui sont fidèles », a-t-il résumé sur le réseau social X.
Le prédécesseur de Donald Trump à la Maison-Blanche, Joe Biden, avait dès décembre décidé d’accorder des grâces préventives à plusieurs personnalités cibles du président républicain (Dr. Anthony Fauci, Liz Cheney…), mais aussi aux personnes ayant investigué sur le 6 janvier 2021. L’ensemble des participants à la commission d’enquête sur cette affaire, tout comme les policiers venus y témoigner, ont ainsi obtenu cette protection dans les derniers jours de la présidence démocrate, juste avant l’investiture du milliardaire.
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Publish date : 2025-02-01 16:24:00
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