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Ukraine, armement… Ce que révèlent les notes des services secrets américains sur les intentions de la Russie

Ukraine, armement… Ce que révèlent les notes des services secrets américains sur les intentions de la Russie

En pleine période de pourparlers russo-américains sur la guerre en Ukraine, ce sont des conclusions à prendre en compte. Le renseignement américain a publié mardi 25 mars son rapport annuel de synthèse sur les principales menaces étatiques et non étatiques concernant les Etats-Unis. Ces informations déclassifiées sont présentées sous la forme de différents chapitres. Les risques liés à l’Iran, à la Corée du Nord ou à la Chine sont ainsi détaillés au cours des 31 pages de cette « Evaluation annuelle des menaces », disponible publiquement en ligne. Pékin est d’ailleurs considéré comme la principale menace militaire par les services secrets.

Une partie entière de ce texte est donc également consacrée à la Russie. Le renseignement américain décrit point par point les forces de Moscou, qu’il considère toujours comme un adversaire majeur sur le plan international. « Indépendamment de la manière dont la guerre en Ukraine se termine et du moment où elle se termine, les tendances géopolitiques, économiques, militaires et politiques intérieures actuelles de la Russie montrent sa résilience et la menace potentielle durable qu’elle représente pour la puissance, la présence et le rôle mondial des Etats-Unis », note le rapport.

Une alternative à Poutine ? « Moins probable aujourd’hui »

Sur le plan politique, le renseignement américain, qui se base sur l’ensemble du travail mené par les agences nationales de sécurité (CIA, NSA, FBI…), souligne le poids de la personnalité de Vladimir Poutine dans la société russe. Le président russe « apparaît résolu et préparé » à imposer sa vision du monde, quitte à « payer un prix très important » pour y parvenir. « La plupart des Russes continuent d’accepter passivement la guerre, et l’émergence d’une alternative à Poutine apparaît moins probable aujourd’hui qu’à n’importe quel autre moment de ces dernières vingt-cinq dernières années », pointe le rapport.

Pour subvenir aux besoins de sa guerre en Ukraine, la Russie a continué ces derniers mois à investir massivement dans sa base industrielle de défense – et ce, en dépit des sanctions économiques imposées par les pays occidentaux sur son économie. D’après la même source, celle-ci parvient à résister au contexte de la guerre et à l’inflation qui touche le pays. « La relation de la Russie avec la Chine a aidé Moscou à mettre en échec les sanctions », indique le renseignement américain. Les liens « renforcés » entre le Kremlin et Pékin font partie d’une série de « partenariats » géostratégiques, permettant au Kremlin de trouver des solutions pour ne pas rester isolé sur la scène internationale.

Malgré certaines faiblesses, notamment concernant un manque de troupes au sol et une démographie en berne, Moscou semble toujours en mesure de développer de nombreuses tactiques pour disposer à long terme de capacités militaires importantes. « La Russie continuera d’être capable de déployer une diplomatie anti-américaine, des stratégies énergétiques coercitives, de la désinformation, de l’espionnage, des opérations d’influence, de l’intimidation militaire, des cyberattaques… », exposent les services secrets.

La fédération russe « possède le stock d’armes nucléaires le plus important et le plus diversifié », est-il par ailleurs rappelé. Depuis le début de la guerre en Ukraine, Vladimir Poutine n’a cessé d’agiter la menace du recours à la bombe atomique. Recherche d’outils d’intelligence artificielle, création de nouvelles armes chimiques, développement militaire spatial… « La Russie a prouvé qu’elle était adaptable et résiliente » pour poursuivre son renforcement militaire sur tous les fronts, souligne cette « Evaluation annuelle des menaces ».

« Une guerre par procuration avec l’Occident » en Ukraine

La perspective de la fin du conflit ukrainien fait l’objet d’une analyse à part entière dans cette note. Outre la description du soutien de l’Iran et de la Corée du Nord aux troupes russes, le renseignement mentionne les récentes discussions entre Moscou et Washington pour tenter de mettre un terme à la guerre – ou en tout cas, dans un premier temps, de trouver un accord de cessez-le-feu. Une démarche pour laquelle Vladimir Poutine et son homologue Volodymyr Zelensky ont tous deux montré une certaine « volonté », d’après cette analyse.

« Poutine est probablement conscient du fait qu’un conflit prolongé risque de freiner l’économie russe et d’entraîner une escalade indésirable avec l’Occident ; et Zelensky comprend sûrement que sa position s’affaiblit, que l’avenir de l’aide occidentale est incertain et qu’un cessez-le-feu pourrait finalement devenir un recours nécessaire », décrypte la synthèse. Toutefois, la même note enjoint les Américains à ne pas se bercer d’illusions quant aux intentions de la Russie, qui mène « une guerre par procuration avec l’Occident » en Ukraine. « Les deux dirigeants estiment encore probablement que le risque d’une longue guerre sont moindres par rapport à ceux d’un mauvais accord. »



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Publish date : 2025-03-26 14:59:00

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