Les évènements s’accélèrent en Ukraine. Sur le plan diplomatique, les États-Unis poursuivent leurs négociations avec les différentes parties afin de tenter d’aboutir à un accord pour mettre un terme au conflit qui oppose Kiev et Moscou. Mercredi 23 avril, de nouvelles discussions entre représentants américains, européens et ukrainiens se sont tenues à Londres. L’objectif de ces échanges ? Évoquer l’avenir du pays envahi par les troupes du Kremlin, en février 2022. Dans le même temps, l’émissaire spécial de Donald Trump, Steve Witkoff, est toujours attendu dans la capitale russe cette semaine, après une précédente rencontre avec Vladimir Poutine à Saint-Pétersbourg le 11 avril dernier. Alors que Washington continue de mettre la pression sur le pouvoir ukrainien, le locataire de la Maison-Blanche a indiqué la nuit dernière « pense [r] avoir un accord » avec la Russie. Plus tôt, il avait critiqué les « propos incendiaires » de Volodymyr Zelensky sur la Crimée, région que l’Ukraine ne veut en aucun cas céder à Moscou. Sur le terrain, les hostilités n’ont pas cessé : une nouvelle attaque a lourdement touché Kiev ces dernières heures, faisant au moins 9 morts et 63 blessés.
Les infos à retenir
⇒ Nouvelle attaque meurtrière de missiles russes sur Kiev
⇒ Donald Trump « pense avoir un accord » avec la Russie
⇒ Volodymyr Zelensky en visite en Afrique du Sud, dont la position est souvent jugée pro-russe
Au moins 9 morts et 63 blessés lors d’une attaque de missiles russes sur la ville de Kiev
C’est l’une des plus graves attaques contre la capitale ukrainienne depuis des mois. Dans la nuit de mercredi à jeudi, Kiev a été visée par une série de frappes russes. Le bilan de ces bombardements n’a cessé de s’alourdir dans la nuit : au réveil, il fait état d’au moins 9 personnes tuées et de 63 autres blessées. Parmi elles, 42 ont été hospitalisées, dont 6 enfants, selon les services de secours.
Kiev n’avait plus été frappée par des bombardements russes depuis le début du mois. La présidence ukrainienne a aussitôt accusé sur Telegram Vladimir Poutine d’avoir « uniquement le désir de tuer », quelques jours seulement après les frappes meurtrières russes sur la ville de Soumy, qui avaient fait une trentaine de morts dans cette localité du nord-est de l’Ukraine. Le président russe « montre par ses actes (…) qu’il ne respecte aucun effort de paix et ne souhaite que continuer la guerre », a aussi déclaré sur les réseaux sociaux le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andriï Sybiga, fustigeant également les « exigences maximalistes » de Moscou qui veut que l’Ukraine se retire d’une plus grande partie de son territoire comme condition de paix.
Donald Trump « pense avoir un accord » avec la Russie… et critique encore Volodymyr Zelensky
Le président américain a estimé mercredi que les négociations sur la guerre en Ukraine, toujours en cours avec le Kremlin, étaient en train de porter leurs fruits. « Je pense avoir un accord avec la Russie » a ainsi lancé Donald Trump depuis la Maison-Blanche, à Washington. « Nous devons parvenir à un accord avec Zelensky […] mais cela a été jusqu’à présent plus difficile. » Une déclaration qui s’ajoute aux critiques véhémentes déjà formulées par le milliardaire à l’encontre du président ukrainien un peu plus tôt dans la journée. Dans un long message publié sur son réseau social Truth Social, il avait fustigé « des propos incendiaires » de Volodymyr Zelensky, après que ce dernier a refusé d’infléchir sa position sur la souveraineté ukrainienne de la Crimée, annexée par la Russie depuis 2014.
« La Crimée est perdue depuis des années » et ne fait « même pas l’objet d’un débat », s’est agacé Donald Trump sur sa plateforme. Selon un plan dévoilé par le Washington Post, les États-Unis proposent de reconnaître cette région comme territoire russe dans le cadre d’un accord de paix. Une démarche qui répondrait à l’une des principales revendications de Moscou en Ukraine. Le président américain a encore une fois dénoncé l’action de son homologue ukrainien. « Cet homme qui n’a pas les cartes en main doit maintenant conclure », a-t-il souligné. « [Volodymyr Zelensky] peut avoir la paix ou il peut se battre encore trois ans avant de perdre tout le pays. » En réponse à ces critiques, Volodymyr Zelensky a publié sur Telegram une déclaration de l’administration Trump datant de 2018, s’opposant alors à l’annexion de la Crimée par Moscou. « L’Ukraine agira toujours en respectant sa Constitution et nous sommes absolument sûrs que nos partenaires, en particulier les Etats-Unis, agiront en suivant leurs décisions fortes », a-t-il écrit.
Volodymyr Zelensky en visite en Afrique du Sud, aux positions longtemps jugées pro-russes
Le dirigeant ukrainien se rend en visite ce jeudi en Afrique du Sud. Un déplacement qui constitue son premier sur le territoire africain depuis le début de la guerre, mais qui intervient surtout alors que Pretoria est souvent pointée du doigt pour ses positions jugées pro-russes. Le président du pays, Cyril Ramaphosa, qui va s’entretenir avec Volodymyr Zelensky, avait notamment qualifié en octobre dernier la Russie d' »allié et d’ami précieux » au dernier sommet des Brics. Mais l’Afrique du Sud semble avoir changé de cap ces derniers mois, en particulier après avoir voté une résolution de l’ONU au début de l’année qualifiant la guerre « d’invasion totale de l’Ukraine » par la Russie et « réaffirmant son attachement » à l' »intégrité territoriale » du pays.
« Il est important que nous nous rapprochions d’une paix véritable. Nous faisons en sorte que les pays G20 (dont l’Afrique du Sud fait partie, ndlr) soient impliqués dans les efforts diplomatiques », a écrit Volodymyr Zelensky sur les réseaux sociaux à son arrivée sur le sol sud-africain. De son côté, Pretoria dément tout changement, qualifiant la visite de « poursuite des efforts pour tenter d’apporter une solution pacifique », comme « depuis le début », d’après un porte-parole de la présidence du pays. Les dirigeants des deux États ont en commun de subir les saillies de Donald Trump depuis son arrivée au pouvoir. Si le président ukrainien a été qualifié de « dictateur sans élection » par le milliardaire, l’Afrique du Sud a de son côté été accusée par le républicain de commettre un « génocide » contre les Blancs au sein de ses frontières.
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Publish date : 2025-04-24 06:44:00
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