Le ministère algérien des Affaires étrangères a annoncé, jeudi 7 août, la « fin à la mise à disposition, à titre gracieux, de biens immobiliers appartenant à l’Etat algérien au profit de l’ambassade de France en Algérie ». Une note verbale transmise par Alger à Paris annonce aussi « le réexamen des baux, considérablement avantageux, contractés par l’ambassade » avec des établissements immobiliers publics en Algérie.
Sont visés, parmi d’autres « privilèges », les biens conçus pour héberger les instituts français ou des consulats présents dans le pays. Le communiqué invite aussi « la partie française à dépêcher une délégation à Alger pour entamer les discussions à ce sujet ». L’annonce arrive vingt-quatre heures après les mesures de rétorsion décidées par Emmanuel Macron à l’encontre des autorités algériennes, accusées de blocages dans le dossier migratoire et les questions sécuritaires.
« Introduire l’équilibre et la réciprocité »
D’après une dépêche d’Algérie Presse Service (APS) datant de mars, la France loue à des tarifs très avantageux, 61 biens en Algérie, dont 18 hectares pour l’ambassade de France et 4 hectares pour la résidence de l’ambassadeur à Alger. Toujours selon l’APS, le loyer pour l’ambassade est « insignifiant » et celui de la résidence appelée « Les Oliviers » a été d’un « franc symbolique », resté « inchangé entre 1962 et août 2023 ».
« La représentation diplomatique algérienne en France ne bénéficie d’aucun avantage de cette même nature », précise Alger. « En conséquence, l’action algérienne ainsi décidée vise à introduire l’équilibre et la réciprocité dans la relation algéro-française globale » signale le ministère.
Alger a aussi dénoncé l’accord bilatéral de 2013 sur l’exemption de visas de court séjour pour les détenteurs de passeports diplomatiques et de service (agents civils ou militaires, avec conjoints et enfants). Contrairement à la suspension « formelle » de cet accord par la France – en réalité déjà appliquée depuis mai – la décision algérienne est définitive, précise Courrier international. Dès à présent, les Français concernés seront soumis à une demande de visa pour voyager en territoire algérien. Alger se réserve aussi le droit d’appliquer à ses propres ressortissants les mêmes conditions imposées par Paris, au nom du principe de stricte réciprocité.
Une relation orageuse
Les relations entre Paris et Alger sont au plus bas depuis juillet 2024. La crise a été marquée par des expulsions de diplomates et fonctionnaires de part et d’autre et par un gel de toutes les coopérations officielles. Les autorités algériennes dénoncent aussi depuis longtemps une série d’accords déséquilibrés hérités de l’après-indépendance.
La France s’est aussi attiré les foudres du pouvoir algérien, depuis plus d’un an, après la reconnaissance du Sahara occidental comme un territoire marocain. Conséquence : la coopération est de plus en plus difficile, en particulier sur les questions migratoires. Les autorités françaises, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau en tête, reprochent entre autres à l’Algérie les nombreux refus d’admission de certains de ses ressortissants expulsés du territoire français.
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Publish date : 2025-08-08 12:13:00
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