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Vote de confiance de François Bayrou : les appels à la démission d’Emmanuel Macron font leur retour

Vote de confiance de François Bayrou : les appels à la démission d’Emmanuel Macron font leur retour

Retour de vacances houleux pour le chef de l’État. À peine revenu du fort de Brégançon, où il a passé l’été, Emmanuel Macron préside, ce mercredi 27 août, un conseil des ministres sous tension. À l’Élysée, le gouvernement apparaît en sursis, à moins de deux semaines d’un vote de confiance aux allures de moment de vérité. Le Premier ministre, François Bayrou, semble plus que jamais sur un siège éjectable, alors que rares sont ceux qui parient sur une victoire à l’Assemblée nationale. Mais le président lui-même n’échappe pas à la tourmente : les appels à sa démission se multiplient, comme à chaque crise institutionnelle. Un rituel pour les oppositions.

Mardi 26 août, sur le plateau de TF1, le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a exhorté Emmanuel Macron à « prononcer une dissolution ou remettre sa démission » pour « sortir de cette impasse politique ». Le jeune chef du parti d’extrême droite s’est même dit « prêt à incarner l’alternance, que ce soit à travers une élection législative victorieuse ou une présidentielle ».

🔴 ⚡️ Jordan Bardella demande à Emmanuel Macron un « retour aux urnes » soit en prononçant une dissolution de l’Assemblée nationale, soit en remettant sa démission

▶️ #LE20H @J_Bardella face à @GillesBouleau pic.twitter.com/zxH3bTbUE3

— TF1Info (@TF1Info) August 26, 2025

Dans Le Figaro, Jean-François Copé, ancien patron de l’UMP et figure de la droite, enfonce le clou : il invite Emmanuel Macron à « s’adresser aux Français et annoncer son départ dans six mois, au lendemain des élections municipales ». Un geste qu’il qualifie de « gaullien », qui permettrait selon lui aux forces politiques de s’organiser, d’éventuellement organiser des primaires, et de préparer une présidentielle anticipée en mai 2026. « L’avenir du pays est en jeu, y compris le pire. Emmanuel Macron doit accepter d’anticiper sa démission », insiste le maire de Meaux. En revanche, Jean-François Copé écarte l’hypothèse d’une dissolution de l’Assemblée nationale. Une telle option ouvrirait selon lui la voie à l’arrivée du président du RN à Matignon, perspective qu’il qualifie de « responsabilité historique impardonnable ».

Emmanuel Macron « doit partir »

À gauche, le ton n’est guère différent. Pour Jean-Luc Mélenchon, patron des Insoumis, Emmanuel Macron « doit partir ». Après Michel Barnier et François Bayrou, « il faut empêcher Emmanuel Macron de nommer pour la troisième fois un Premier ministre qui ferait la même politique », martèle le leader de La France insoumise, qui a annoncé le dépôt d’une nouvelle motion de destitution à l’Assemblée. Signe que les factions politiques se préparent à toutes les hypothèses, le coordinateur insoumis Manuel Bompard a exhorté sur X les citoyens à s’inscrire sur les listes électorales. De leur côté, PS et écologistes, tout en assurant être « prêts » à prendre la relève du gouvernement Bayrou, n’appellent pas à la démission du chef de l’Etat, le socialiste Boris Vallaud pointant par exemple « des circonstances qui ne permettraient pas une campagne sérieuse et apaisée ».

Quant aux Français, leur verdict est sans appel. Selon un sondage Elabe pour BFMTV publié mardi 26 août, plus de sept sur dix (72 %) souhaitent que le gouvernement de François Bayrou échoue à obtenir la confiance de l’Assemblée nationale le 8 septembre. Et, signe d’une profonde lassitude, toutes les issues semblent recueillir leur assentiment : 81 % se disent favorables à la nomination d’un nouveau Premier ministre, 69 % à une dissolution suivie de législatives anticipées, et 67 % vont jusqu’à approuver l’idée d’une démission d’Emmanuel Macron.

Reste à savoir si le locataire de l’Elysée tiendra compte de l’opinion publique. Jusqu’ici, Emmanuel Macron s’est toujours montré inflexible : non, il ne quittera pas l’Élysée. Déjà, en décembre 2024, au lendemain de la censure historique qui avait renversé le gouvernement Barnier, le chef de l’État avait martelé qu’il mènerait son mandat « jusqu’à son terme » en 2027. L’hypothèse d’un renoncement apparaît donc hautement improbable. « Si le président de la République démissionnait aujourd’hui, cela signifierait que tous les prochains présidents, en cas d’élections intermédiaires perdues ou de crise politique ou sociale, devraient eux aussi démissionner », a réagi Patrick Mignola, ministre des Relations avec le Parlement, sur franceinfo. Ce proche du camp présidentiel balaie fermement l’idée d’un départ d’Emmanuel Macron : « Ce n’est pas ce que je veux pour mon pays ! ».





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Author : Audrey Parmentier

Publish date : 2025-08-27 05:48:00

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