Voilà le dernier épisode de la crise entre les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), organisme national de santé publique, et Robert Kennedy Jr., qui a culminé la semaine dernière avec le limogeage de la directrice de l’agence sanitaire, Susan Monarez par le ministre de la Santé de Donald Trump, moins d’un mois après sa prise de poste.
Dimanche 31 août, deux anciens responsables de cette agence se sont alarmés d’un risque de « destruction » de la santé publique et d’une « idéologisation » des politiques sanitaires. Le sénateur de gauche Bernie Sanders a appelé à la « démission » du ministre.
« Nous avons dirigé les CDC : Kennedy Jr. met en danger la santé de tous les Américains », avertissent neuf ex-cheffes et patrons de l’agence dans une lettre ouverte publiée par le New York Times. Ces responsables, le plus souvent des médecins, ont servi entre 1977 et 2025, du président démocrate Jimmy Carter au républicain Donald Trump. « Le ministre Kennedy a limogé des milliers d’employés fédéraux dans la santé publique, énormément réduit des programmes censés protéger les Américains du cancer, des pathologies cardiaques, des AVC, de la pollution au plomb, des blessures et des violences », écrivent-ils.
« Ce qu’il a fait aux CDC et au système de santé national – surtout en décidant de remercier Susan Monarez de son poste de directrice – ne ressemble à rien de ce que nous avons vu à l’agence et à rien de ce que notre pays a traversé », tonnent encore les experts. « C’est inacceptable et cela devrait alerter tous les Américains, quelles que soient leurs orientations politiques », préviennent les signataires de la lettre, parmi lesquels Tom Frieden qui a servi sous les deux mandats de Barack Obama (2009-2017) et Anne Schuchat, qui avait dirigé les CDC en 2017 et 2018, au début du premier mandat de Donald Trump.
« Des directives non scientifiques et dangereuses »
Cette situation est une première pour l’agence sanitaire. « Lorsque nous étions respectivement en fonction, nous n’étions pas toujours d’accord avec nos dirigeants, mais ils ne nous ont jamais donné une raison de douter du fait qu’ils appuyaient leurs connaissances sur des données scientifiques, ou qu’ils soutenaient le personnel soignant », assurent les signataires. Et les scientifiques de renchérir : « La direction actuelle du ministère suit des règles drastiquement différentes. Le 31 juillet, lorsque le ministre a rencontré le Dr. Monarez, il l’a qualifié ‘d’experte de la santé publique aux qualifications incontestables’. Lorsqu’elle a refusé de soutenir ses positions dangereuses et infondées sur les vaccins, le ministre a jugé qu’elle était remplaçable ».
Selon ses avocats, Susan Monarez avait refusé « de valider des directives non scientifiques et dangereuses » souhaitées par le ministre Kennedy qui l’avait pourtant choisie un mois plus tôt. Pour remplacer la scientifique, la Maison-Blanche va nommer Jim O’Neill, bras droit de Robert Kennedy Jr. et ex-financier de la tech, comme directeur par intérim, selon le Washington Post.
Susan Monarez bénéficie du soutien plein et entier des anciens directeurs de l’agence sanitaire, qui assurent que les directives formulées par Kennedy Jr. ne sont pas « normales, venant d’un ministre à un directeur de la CDC », et assurent « qu’aucun d’entre eux ne les aurait acceptées ».
Dans leur tribune du New York Times, les neuf anciens directeurs des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies rappellent que lorsque l’agence a été créée en 1946, « l’espérance de vie moyenne aux Etats-Unis était de 66 ans ». Aujourd’hui, elle se situe autour de 78 ans.
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Publish date : 2025-09-01 16:04:00
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