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Nouvelle mobilisation le 2 octobre, l’intersyndicale réinvitée à Matignon

Nouvelle mobilisation le 2 octobre, l’intersyndicale réinvitée à Matignon

Déçue par les propositions du Premier ministre qui souhaite, lui, revoir les partenaires sociaux « dans les prochains jours », l’intersyndicale a annoncé mercredi 24 septembre une nouvelle journée de mobilisation le 2 octobre.

« Le Premier ministre n’a apporté aucune réponse claire aux attentes des travailleurs et des travailleuses », a déploré la numéro un de la CFDT Marylise Léon, au nom de l’intersyndicale reçue pendant plus de deux heures mercredi matin à Matignon.

Sébastien Lecornu ne veut pas « passer en force »

Sébastien Lecornu a assuré aux partenaires sociaux qu’il n’entendait pas « passer en force » et souhaitait les revoir « dans les prochains jours », selon un communiqué publié mercredi soir par ses services.

Le nouvel hôte de Matignon leur écrira également pour leur demander « leur contribution sur cinq thématiques » : financement de la protection sociale, réindustrialisation et souveraineté économique, conditions de travail, renforcement du paritarisme et modernisation du marché du travail.

« Deux heures de langue de bois », lance Sophie Binet

Toujours sans gouvernement et en quête d’un compromis notamment avec les socialistes pour faire passer un budget, le Premier ministre a reçu dans la matinée l’ensemble de l’intersyndicale (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU et Solidaires), en présence des ministres démissionnaires Catherine Vautrin (Travail, Santé et Solidarités), Astrid Panosyan-Bouvet (Travail et Emploi) et Laurent Marcangeli (Fonction publique).

Seul potentiel motif de satisfaction, l’enterrement d’une nouvelle réforme de l’assurance chômage semble « bien parti », a indiqué Marylise Léon à l’AFP. Mais ce n’est pas le cas du doublement des franchises médicales ou de la suppression de 3.000 postes de fonctionnaires et Sébastien Lecornu n’a donné « aucun élément précis » sur la justice fiscale, a regretté Sophie Binet.

La numéro 1 de la CGT a fustigé « deux heures de langue de bois », lançant : « J’aurais été plus efficace à préparer des banderoles ». Laurent Escure, secrétaire général de l’Unsa, n’a entendu qu’un « discours de la méthode » en lieu et place d' »engagements ».

Quant à la réforme des retraites de 2023, point central des revendications syndicales, « ça fait partie des sujets qui ont été le moins clairs », a déploré Marylise Léon, Sophie Binet regrettant que le Premier ministre n’ait « pas dit un mot » d’une éventuelle suspension.

Sébastien Lecornu confie être « le plus faible Premier ministre de la Ve République »

Mercredi en début d’après-midi, c’était au tour des organisations patronales d’être reçues à Matignon. Selon Patick Martin, le président du Medef, le Premier ministre « est parfaitement conscient qu’il faut envoyer des signaux sur le partage des efforts, sur l’équité (fiscale) mais surtout sur la lutte contre la fraude », sans « mettre en péril le modèle économique ».

Amir Reza-Tofighi, le président de la CPME, a indiqué que son mouvement était « à 200 % pour » lutter contre la suroptimisation fiscale par certains contribuables, mais « qu’il ne fallait pas créer de nouveaux impôts ». Michel Picon, le président de l’U2P (entreprises de proximité), a lui estimé que « si on ne dit pas aux Français que les efforts seront partagés par tous ils ne seront acceptés par personne ».

Selon plusieurs sources, syndicales et patronales, Sébastien Lecornu a confié mercredi qu’il était « le plus faible Premier ministre de la Ve République ». « Je ne suis pas Édouard Philippe, je n’ai pas 350 députés sur lesquels m’appuyer », a rapporté Sophie Binet. « Il est très conscient que ses marges de manœuvre sont étroites », a expliqué Patrick Martin. « Il n’a pas toutes les cartes », selon Amir Reza-Tofighi.

Une motion de censure commune demandée par La France insoumise

Les députés insoumis ont demandé mercredi aux autres groupes de gauche de l’Assemblée nationale de signer une motion de censure commune contre le Premier ministre Sébastien Lecornu qui sera déposée « dès l’ouverture de la session parlementaire », le 1er octobre.

Depuis son arrivée à Matignon, où il avait d’emblée promis « des ruptures » sur le fond, le Premier ministre a déjà reçu les organisations représentatives une à une. Au terme de leur journée de grève et de manifestations du 18 septembre, il avait convié les syndicats à revenir le voir. Ceux-ci lui avaient lancé un « ultimatum », lui demandant de répondre à leurs revendications avant mercredi sous peine d’une nouvelle mobilisation.



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Publish date : 2025-09-24 18:47:00

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