Farouchement opposée aux cryptoactifs à leurs débuts, l’industrie financière fait sa mue. Reconnaissant l’intérêt des investisseurs pour ces produits, plusieurs acteurs travaillent à des offres alors que Bruxelles a bâti un règlement européen encadrant les marchés de cryptoactifs (MiCA), entré en vigueur fin 2024. Le groupe BPCE vient ainsi de franchir un palier en lançant une offre d’investissement pour les clients des Banques populaires et des Caisses d’épargne, via sa filiale Hexarq, agréée « prestataire de services sur actifs numériques » (PSAN) depuis près d’un an.
L’offre est déployée depuis le 8 décembre dans quatre établissements régionaux (Banque Populaire Rives de Paris et Auvergne Rhône Alpes, Caisses d’Épargne Aquitaine Poitou-Charentes et Côte d’Azur), avant une généralisation à l’ensemble du groupe. En pratique, les clients peuvent ouvrir un compte Hexarq entièrement en ligne depuis leur espace bancaire et accéder à plusieurs cryptoactifs : bitcoin, ether, solana et USDC. D’autres actifs numériques pourront être ajoutés par la suite. L’abonnement est facturé 2,99 euros par mois, avec des frais de transaction de 1,5 % et des frais de conservation au-delà de 50 000 euros.
L’AMF devient moins stricte
Autre avancée majeure : l’Autorité des marchés financiers (AMF), le gendarme de la Bourse, vient d’annoncer un assouplissement des textes qui régissent la commercialisation des placements adossés à des actifs numériques. « L’AMF a constaté que certains cryptoactifs, dès lors qu’ils respectent des conditions prédéfinies, ne présentaient plus un caractère inhabituel pour une clientèle non professionnelle », explique l’institution. Ne sont pas concernées les activités d’achat et vente de jetons numériques sur des plateformes de courtage cette fois, mais seulement la souscription de placements financiers régulés – des titres de créances – adossés à des cryptos et qui en reflètent le cours.
L’intérêt pour les cryptoactifs connaît une forte croissance, notamment chez les jeunes.
Jusqu’à présent, ces derniers étaient assortis d’une mention très dissuasive : « l’AMF considère que ce produit est trop complexe pour être commercialisé auprès des investisseurs non professionnels et n’a dès lors pas examiné les documents commerciaux ». Cette mise en garde va disparaître, sous réserve que les placements respectent quelques critères. Ils devront être indexés sur des cryptos de qualité, c’est-à-dire dotés d’une capitalisation d’au moins 10 milliards d’euros et de volumes d’échanges quotidiens élevés. Ces produits ne devront pas recourir à de la dette, les cryptoactifs devront être détenus directement par l’entité émettrice, et leur conservation devra être confiée à un prestataire agréé MiCA. De quoi rassurer certains acteurs encore frileux.
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Publish date : 2025-12-27 09:00:00
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