Nous sommes le 23 juillet 1953, dans le petit bourg lotois de Saint-Céré. Ce jour-là, un groupe de commerçants et de boutiquiers, menés par un libraire-papetier du nom de Pierre Poujade, s’opposent de tout leur corps à un contrôle des "polyvalents", les agents du fisc. La révolte, loin de n’être motivée que par des considérations antifiscales, se propage comme une traînée de poudre aux villes moyennes et aux territoires ruraux. Le poujadisme, "mobilisation des exclus et des rejetés de la croissance", selon la formule de l’historien Jean-Pierre Rioux, était né.Pour structurer la fronde, "Pierrot", tel qu’il était surnommé par ses