D’abord, on ne les a pas pris au sérieux. Quand les premiers prédicateurs islamistes se sont implantés en Europe il y a quelques décennies, ils ont été perçus comme des radicaux ultra-minoritaires, ce qu’ils étaient, mais pas comme une menace potentielle de déstabilisation des sociétés, ce qu’ils constituaient aussi, à long terme. De façon à la fois naïve et arrogante, leurs discours ont été renvoyés au rang de "folklore" sans lendemain. Pourtant, ils annonçaient leur programme de façon assez explicite : dénoncer les principes des démocraties libérales comme antithétiques aux préceptes d’une bonne vie religieuse, et stigmatiser les imams trop