Il n’y a pas de palmiers à Ragsved, cette banlieue modeste dans le sud de Stockholm. Juste un alignement de barres d’immeubles qui se fondent dans l’horizon ardoise. Un terrain de foot pelé. Une vaste place circulaire abrite un petit centre commercial ; quelques arbres ondulent au milieu. La Silicon Valley est loin. La lumière dorée de la Californie aussi. C’est là, au mitan des années 2000, dans sa chambre d’adolescent où il s’est réfugié, que Daniel Ek s’est rêvé en sauveur de l’industrie musicale mondiale. Il a tout juste une vingtaine d’années et la bouille encore ronde. Une dépression