Encensé en 2023 après des résultats exceptionnels – sur lesquels était indexé son salaire stratosphérique -, Carlos Tavares, le PDG de Stellantis, n’a pas pu rééditer l’exploit cette année. Le voilà débarqué, à l’unanimité de son conseil d’administration, un dimanche soir, avec effet immédiat. Si le cours de Bourse du constructeur multimarques (Peugeot, Fiat, Chrysler…) était déjà en berne depuis des mois, sur fond de difficultés commerciales en Amérique du Nord, son premier marché, l’annonce de ce limogeage a fait plonger l’action de plus de 7 % dès le lundi suivant. L’intérim assuré par John Elkann, héritier de la famille Agnelli et représentant d’Exor, premier actionnaire du groupe, devant durer plusieurs mois, les marchés financiers ont peu goûté le déboulonnage subit de leur ancienne idole. Une sanction boursière, qui ne fait pas les affaires… de l’Etat français.Troisième actionnaire de Stellantis, Bpifrance, la banque publique d’investissement, détient 6,1 % du capital. Une participation héritée du sauvetage de PSA Peugeot Citroën par les pouvoirs publics en 2013, qui n’a plus aucun sens aujourd’hui. Du haut de ce strapontin, l’Etat n’a pas les moyens de peser sur la stratégie du conglomérat franco-italo-américain, régi par le droit néerlandais et dont le siège est à Amsterdam. « Quand Bruno Le Maire demandait que la 208 électrique, qui était massivement subventionnée, soit fabriquée en France, Carlos Tavares ne réagissait pas », rappelle Bernard Jullien, maître de conférences à l’université de Bordeaux. L’humiliation a pris fin. Jusqu’au prochain patron ?
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Author : Arnaud Bouillin
Publish date : 2024-12-03 09:09:12
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