Un coup dont le prix serait trop cher à payer, dans l’escalade entre Israël et l’Iran. Les États-Unis auraient dissuadé ce week-end Israël d’assassiner le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, selon les déclarations dimanche 15 juin de deux responsables américains à Reuters. « Nous avons découvert que les Israéliens projetaient de cibler le guide suprême iranien. Le président Trump était contre et nous leur avons dit de ne pas le faire », a également déclaré un responsable à l’AFP, sous couvert d’anonymat.
Les services américains et israéliens sont en étroite communication, alors que Tel-Aviv a lancé vendredi 13 juin une campagne aérienne massive contre l’Iran, ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l’objectif affiché de l’empêcher de se doter de l’arme nucléaire.
Longue liste de cibles militaires
Israël a aussi tué les plus haut gradés d’Iran, dont le chef des Gardiens de la Révolution, Hossein Salami, le chef d’état-major de l’armée, Mohammed Bagheri, ainsi que neuf scientifiques du programme nucléaire. Son Premier ministre Benyamin Netanyahou a annoncé dimanche à la télévision américaine que le chef du renseignement iranien et son adjoint avaient également été éliminés dans une frappe à Téhéran.
Mais l’assassinat d’une figure politique aurait constitué une provocation trop grande, ont semblé juger les États-Unis. « Les Iraniens ont-ils tué un Américain jusqu’ici ? Non. Tant qu’ils ne l’auront pas fait, nous ne parlerons même pas de nous en prendre aux dirigeants politiques », a déclaré un haut responsable de l’administration américaine à Reuters. Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a quant à lui réfuté avoir voulu assassiner ces dirigeants : « Il y a tellement de fausses informations sur des conversations qui n’ont jamais eu lieu, et je ne vais pas m’étendre là-dessus », a-t-il lancé sur la chaîne Fox News. « Mais je peux vous dire que nous faisons ce que nous avons à faire, et nous ferons ce que nous aurons à faire », a-t-il poursuivi. « Je pense qu’il est juste de dire que personne menaçant de détruire Israël ne devrait être rayé de la liste des cibles », a prévenu pour sa part Yechiel Leiter, ambassadeur d’Israël aux États-Unis, dans une interview sur la chaîne ABC News.
« Trouver un accord »
Le président américain nourrissait l’espoir d’une reprise des négociations américano-iraniennes sur le programme nucléaire de Téhéran. Mais les discussions prévues dimanche à Oman ont été brutalement annulées en raison des frappes israéliennes. Donald Trump a cependant balayé l’hypothèse selon laquelle les États-Unis auraient été pris de court par Israël : « Nous savions tout », sur ces frappes, a assuré le président à l’agence Reuters.
Dimanche, il a appelé les deux pays à « trouver un accord ». Le président américain a ajouté qu’il est « possible » que les États-Unis s’impliquent dans le conflit, mais qu’ils ne le sont pas « à cet instant ». Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, avait plus tôt affirmé que son pays disposait de « preuves solides » sur un soutien des forces américaines aux attaques israéliennes.
Donald Trump s’est aussi dit « ouvert » à ce que le président russe Vladimir Poutine joue un rôle de médiateur dans le conflit entre Israël et l’Iran. Après des décennies de guerre par procuration et d’opérations ponctuelles, c’est la première fois que les deux pays ennemis s’affrontent militairement avec une telle intensité.
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Publish date : 2025-06-16 07:46:00
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