Attaquer ou ne pas attaquer ? Tel est le dilemme qui hante la Maison-Blanche. « Aucune question actuellement ne divise davantage la droite que la politique étrangère », relève sur X l’influenceur trumpiste Charlie Kirk, quelques heures avant les frappes israéliennes sur l’Iran dans la nuit de jeudi à vendredi.
Le même jour, le conservateur Mike Johnson, à la tête de la Chambre des représentants, à majorité républicaine, estime qu’Israël était « clairement dans son bon droit » à la suite de son opération aérienne, pourtant contraire au droit international. La possibilité d’une entrée en guerre de Washington contre Téhéran est en train de déclencher un autre conflit, interne. Les partisans MAGA (du nom du slogan de Donald Trump « Make America great again ») se divisent en deux camps très nets.
« Terminer le travail »
« Quiconque bave pour que les Etats-Unis s’impliquent pleinement dans la guerre entre Israël et l’Iran n’est pas America First/MAGA », a écrit sur X ce lundi Marjorie Taylor Greene sur X. L’élue républicaine s’oppose farouchement à une nouvelle intervention militaire à l’étranger : « C’est pour cela que de nombreux Américains ont voté en 2024. » Les isolationnistes n’ont pas oublié que Donald Trump s’est présenté comme faiseur de paix face aux « guerres éternelles » durant sa dernière campagne.
Le sénateur républicain Lyndsey Graham juge quant à lui le moment idéal, alors que Téhéran est affaibli, pour « terminer le travail ». Ce fervent soutien d’Israël appelle à « tout mettre en œuvre » afin de détruire le programme nucléaire iranien. Donald Trump, qui ne souhaite surtout pas que la République islamique obtienne l’arme nucléaire, a exigé ce mardi sur son réseau Truth Social une « CAPITULATION SANS CONDITIONS » de l’Iran.
Quelques heures avant, le locataire de la Maison-Blanche exprimait sa volonté d' »une fin réelle, pas un cessez-le-feu » aux journalistes à bord de son avion qui le ramenait ce lundi du G7 au Canada à Washington. Un sommet quitté précipitamment, alors que les échanges de frappes s’intensifiaient au Moyen-Orient.
Comparaison avec la guerre en Irak
Le milliardaire républicain a garanti que les Etats-Unis « savent exactement où se cache » le guide suprême iranien Ali Khamenei. L’ayatollah aurait été visé par un projet d’assassinat israélien, auquel la première puissance mondiale se serait opposée ce week-end, selon deux responsables américains à Reuters. La rumeur d’une intervention militaire s’est enflammée lorsque Donald Trump a conseillé ce lundi sur son réseau social à « tout le monde » d’évacuer Téhéran, capitale aux près de dix millions d’habitants.
« Une guerre avec l’Iran représenterait une profonde trahison de ses partisans », avertit Tucker Carlson, ex-présentateur de la chaîne ultraconservatrice Fox News et qui avait notamment interviewé Vladimir Poutine. « Vous n’allez pas me convaincre que le peuple iranien est mon ennemi », assure ce trumpiste historique dans le podcast de Steve Bannon.
Ce dernier, ancien conseiller du président américain, compare la situation actuelle à la campagne menée en 2003 pour s’engager dans une guerre en Irak. « On nous a menti », affirme Steve Bannon, qui prédit qu’une implication armée des Etats-Unis en Iran ferait « exploser la coalition ».
Lobbying des faucons
L’idéologue d’extrême droite supporte une résolution qui empêcherait Donald Trump d’ordonner une action militaire sans l’approbation du Congrès. Présentée ce lundi par un sénateur démocrate, cette mesure législative a reçu le soutien de quelques républicains, comme l’élu Thomas Massie. « Ce n’est pas notre guerre. Même si c’était le cas, le Congrès doit décider de telles questions selon notre Constitution », a-t-il posté sur X.
La presse joue aussi son rôle. Fox News « prend une position pro-guerre », observe CNN. La chaîne détenue par le magnat Rupert Murdoch invite de nombreux partisans d’une intervention en Iran, comme Mark Levin, animateur sur Fox News le week-end. Ce mardi soir, la figure médiatique conservatrice « a littéralement crié à l’antenne en décrivant une bataille entre ‘le bien contre le mal’ et en doutant du patriotisme du camp isolationniste », relate CNN.
D’après un article publié le 10 juin par Politico, Mark Levin fait partie d' »un groupe influent de faucons républicains » qui a mené du lobbying en privé afin que le président milliardaire soutienne une attaque d’Israël contre Téhéran. La bataille fait rage entre les deux camps trumpistes. « Donald Trump est pris entre deux feux », résume The Altantic. Quoi qu’il décide sur l’Iran, l’incendie dans sa maison MAGA ne s’éteindra pas.
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Publish date : 2025-06-18 17:36:00
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