Le président Emmanuel Macron a déploré ce mercredi 29 juillet en Conseil des ministres que l’Union européenne n’ait pas été assez « crainte » dans ses négociations commerciales avec les Etats-Unis et martelé que la France continuerait de faire montre « d’exigence et de fermeté » dans la suite des discussions.
« L’Europe ne se vit pas encore suffisamment comme une puissance. Pour être libres, il faut être craints. Nous n’avons pas été assez craints », a déclaré le chef de l’Etat, qui réagissait pour la première fois à l’accord commercial annoncé dimanche entre Bruxelles et Washington, selon des propos rapportés par des participants.
« La France a toujours tenu une position de fermeté et d’exigence. Elle continuera de le faire. Ce n’est pas la fin de l’histoire et nous n’en resterons pas là », a-t-il lancé. L’UE peut obtenir de « nouvelles exemptions » durant les discussions qui auront lieu pour « formaliser » l’accord dans les détails, a ensuite relevé le chef de l’Etat, appelant à « oeuvrer sans relâche au rééquilibrage de nos échanges, notamment dans les services ».
« Un jour sombre » pour l’Europe
Emmanuel Macron, rejoignant ses principaux homologues européens, a toutefois convenu que « les négociations (avaient) été menées dans des conditions difficiles » et que « l’accord (avait) le mérite d’offrir de la visibilité et de la prévisibilité à court terme ». « Il préserve les intérêts français et européens » sur des « filières exportatrices majeures » comme l’aéronautique, a-t-il pointé. L’UE a aussi « veillé » à ce qu’il n’y ait « aucune concession pour nos filières agricoles et aucune remise en cause de notre autonomie réglementaire, de nos normes sanitaires et environnementales », a-t-il salué.
Ces déclarations font suite à l’annonce, dimanche soir, d’un accord entre l’Union européenne et les Etats-Unis sur des droits de douane à 15 %. Emmanuel Macron ne s’était pas encore exprimé à ce sujet.
La classe politique française a en revanche été unanime à dénoncer l’accord. Le Premier ministre François Bayrou a même évoqué un « jour sombre » pour l’Europe, qui « se résout à la soumission ». Plus nuancé, le ministre de l’Economie Eric Lombard, qui doit réunir mercredi à Bercy les secteurs concernés, a estimé que l’accord n’était « pas complet » et que « le travail continuait » pour qu’il « soit amélioré ».
Réunion à Bercy avec « les acteurs économiques »
Pendant ce temps, le ministre de l’Economie Eric Lombard et plusieurs membres du gouvernement tiennent une réunion à Bercy, où ils accueillent les « acteurs économiques » trois jours après l’accord commercial annoncé entre l’Union européenne et les Etats-Unis qui menace de fragiliser leur situation.
Elle rassemblera autour du ministre de l’Economie les ministres Amélie de Montchalin (Comptes publics), Marc Ferracci (Industrie et Energie), Véronique Louwagie (Commerce, Artisanat et PME), Clara Chappaz (Numérique), Nathalie Delattre (Tourisme), Annie Genevard (Agriculture) et Laurent Saint-Martin (Commerce extérieur).
La négociation entre Washington et Bruxelles « a été très difficile » et « on a trouvé le meilleur compromis possible pour notre économie », a affirmé Eric Lombard ce mercredi sur RTL, déplorant cependant un accord « inéquitable », alors que les Etats-Unis représentent 8 % des exportations françaises.
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Publish date : 2025-07-30 13:04:00
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