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« Deportation Depot » : la nouvelle prison pour migrants qui fait polémique aux Etats-Unis

« Deportation Depot » : la nouvelle prison pour migrants qui fait polémique aux Etats-Unis

Alors qu’un juge fédéral a ordonné la semaine passée l’arrêt des travaux dans le centre de détention pour migrants « Alligator Alcatraz », en Floride, le gouverneur républicain de l’Etat, Ron DeSantis, a annoncé, jeudi 14 août, l’ouverture d’une seconde prison pour migrants. Le nouveau centre devrait ouvrir dans un établissement pénitentiaire désaffecté de la petite ville de Sanderson, à 70 kilomètres de Jacksonville, en Floride.

Il accueillera entre 1 300 et 2 000 détenus, selon Associated Press. Ron DeSantis a précisé « que le site se trouve à proximité de l’aéroport de Lake City Gateway, ce qui permettrait des vols d’expulsion » indique CBS News. Il a d’ailleurs baptisé cette nouvelle prison de « Dépôt de déportation » (« Deportation Depot« ).

50 000 à 100 000 migrants expulsables en Floride

L’établissement – vacant depuis 2021 en raison d’une pénurie de personnel – va subir quelques travaux, et les autorités ont indiqué qu’il faudrait « deux à trois semaines » pour que les installations soient prêtes. « Il sera bientôt opérationnel. Cela ne prendra pas une éternité, mais nous ne nous précipitons pas, pour faire les choses correctement aujourd’hui », a indiqué le gouverneur de Floride, selon des propos rapportés par le journal local Miami Herald.

Ron DeSantis a justifié l’ouverture d’un deuxième centre de rétention par le besoin urgent de l’administration Trump de trouver des capacités supplémentaires pour accuillir les immigrés en attente d’expulsions. « De nombreux migrants illégaux peuvent être arrêtés. C’est la nature même du problème, car il y en a eu énormément. En Floride, entre 50 000 et 100 000 ont déjà fait l’objet d’un ordre d’expulsion définitif […] mais rien ne s’est produit. Nous travaillons donc à corriger la situation », a déclaré Ron DeSantis.

« Torture »

Cette annonce intervient un mois après l’ouverture polémique d’une prison pour migrants dans les Everglades, en Floride, appelée « Alligator Alcatraz », car elle se trouve dans une aire reculée, entourée de zones humides peuplées d’alligators. La prison, improvisée sur le terrain d’un ancien aéroport, a été qualifiée de centre « de torture » par plusieurs personnes y ayant été enfermées. Des immigrés parfois présents sur le territoire américain depuis plus de vingt ans, qui témoignent de dortoirs insalubres d’une trentaine de lits, entourés de grillage, du manque de nourriture, ou encore d’accès à l’hygiène, relate CNN.

La plupart y ont été enfermés sans jamais avoir été présentés à un juge ou avoir pu consulter un avocat. Des groupes de défense des droits civiques ont notamment intenté une action en justice, arguant que les droits constitutionnels des détenus sont violés.

Début août, un juge fédéral a également ordonné l’arrêt temporaire des travaux de construction du site, en raison d’éventuelles violations des lois environnementales, la prison se trouvant dans une riche zone naturelle. Le centre peut continuer à fonctionner et à accueillir des détenus, mais les ouvriers n’auront pas le droit d’ajouter de nouvelles infrastructures.

Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump a fait de la lutte contre l’immigration l’une de ses priorités absolues, y consacrant des centaines de milliards de dollars. Dans le mégaprojet de loi budgétaire récemment approuvé par le Congrès américain, 45 milliards sont ainsi alloués à la création de 100 000 places dans les centres de rétention pour migrants. Pour rappel, les premiers raids musclés de la police de l’immigration (ICE) contre des sans-papiers avaient fait largement polémique, déclenchant en juin un important mouvement de protestation à Los Angeles.



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Publish date : 2025-08-15 13:21:00

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