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Guerre en Ukraine : la Russie juge « irresponsable » les « menaces » de Volodymyr Zelensky de frapper le Kremlin

Guerre en Ukraine : la Russie juge « irresponsable » les « menaces » de Volodymyr Zelensky de frapper le Kremlin

Ces derniers jours, la Russie a continué ses frappes de drones et de missiles contre l’Ukraine, visant infrastructures et civils, tandis que Kiev a riposté par des attaques sur des raffineries russes. Les tensions se sont étendues aux frontières de l’Otan, avec des incursions aériennes dénoncées en Europe de l’Est. Sur le plan diplomatique, la Russie accuse l’Union européenne et l’Otan d’avoir « déclaré la guerre » à la Russie par l’intermédiaire de l’Ukraine. Donald Trump, de son côté, propose Recep Tayyip Erdogan comme médiateur.

Si la Russie ne met pas fin à son invasion de l’Ukraine, les responsables russes travaillant au Kremlin deviendront des cibles potentielles, a averti Volodymyr Zelensky dans une interview diffusée jeudi 25 septembre par Axios. Des propos jugés « irresponsables » par la Russie.

Les infos à retenir

⇒ La Russie juge « irresponsable » les « menaces » de Zelensky de frapper le Kremlin

⇒ L’UE discute d’un emprunt pour l’Ukraine ayant recours aux avoirs gelés russes

⇒ L’Ukraine soupçonne la Hongrie de vols de drones de reconnaissance dans son espace aérien

La Russie juge « irresponsable » les « menaces » de Zelensky de frapper le Kremlin

Le porte-parole de la présidence russe a jugé vendredi 26 septembre « irresponsable » les « menaces » de frappes contre le Kremlin formulées par le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans une interview diffusée la veille. Le dirigeant ukrainien « balance des menaces à tout va, ce qui paraît assez irresponsable », a réagi Dmitri Peskov, questionné à ce sujet lors de son briefing quotidien auquel participait notamment l’AFP.

Volodymyr Zelensky a déclaré, dans une interview avec un journaliste du média américain Axios diffusée jeudi, qui lui demandait si les employés du Kremlin « devaient s’assurer qu’ils savaient où se trouvaient les abris antiaériens », que les responsables russes pourraient effectivement avoir besoin de « leurs abris antiaériens » s’ils ne mettaient pas fin au conflit débuté avec l’assaut russe en Ukraine en 2022.

Un missile russe a endommagé début septembre le siège du gouvernement ukrainien à Kiev, situé à des centaines de kilomètres du front, selon les autorités ukrainiennes. L’Ukraine lance régulièrement des drones contre la Russie en réponse à l’attaque russe contre son territoire et aux frappes aériennes lancées quotidiennement contre ses villes. Les attaques ukrainiennes visent souvent les infrastructures pétrolières et gazières en Russie. Des drones atteignent parfois Moscou ou ses abords.

Lors de son interview à Axios, Volodymyr Zelensky a ajouté que l’Ukraine n’avait pas l’intention de frapper des civils en Russie. « Nous ne sommes pas des terroristes », a-t-il justifié.

Le président ukrainien a aussi dit espérer obtenir un type d’arme américaine à la portée plus longue, qui permettrait des frappes en plein cœur de la Russie, sans plus de précisions. Les frappes menées par l’Ukraine avec des armes occidentales sur le territoire russe, loin du front, constituent une question délicate, certains des alliés de Kiev craignant notamment de s’impliquer dans une escalade avec Moscou.

Volodymyr Zelensky a néanmoins assuré à Axios que Donald Trump lui avait donné son feu vert pour continuer à frapper des infrastructures énergétiques russes. Le président américain, qui s’était rapproché de Vladimir Poutine mais a exprimé une frustration croissante à son égard ces dernières semaines, a récemment comparé la Russie à un « tigre de papier ».

L’Ukraine soupçonne la Hongrie de vols de drones de reconnaissance dans son espace aérien

L’Ukraine soupçonne la Hongrie d’avoir effectué des vols de drones de reconnaissance dans son espace aérien, a déclaré vendredi le président Volodymyr Zelensky, faisant monter d’un cran la tension entre ces pays voisins. « Les forces ukrainiennes ont enregistré des violations de notre espace aérien par des drones de reconnaissance, qui sont probablement hongrois », a-til déclaré sur les réseaux sociaux.

Selon les premières analyses, ces appareils « effectuaient peut-être des reconnaissances sur le potentiel industriel des zones frontalières de l’Ukraine », a ajouté le chef de l’Etat. Il n’a pas donné de détail sur la localisation précise de ces incidents ni leurs dates, indiquant simplement qu’ils étaient « récents ».

L’UE discute d’un emprunt pour l’Ukraine ayant recours aux avoirs gelés russes

Les 27 ont commencé à discuter vendredi d’une proposition d’accorder un emprunt de quelque 140 milliards d’euros à l’Ukraine en ayant recours aux avoirs russes immobilisés par l’Union européenne (UE) après l’invasion de l’Ukraine en février 2022, ont indiqué des diplomates.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen avait lancé cette idée, lors d’un discours le 10 septembre, d’un prêt en faveur de l’Ukraine qui ne serait remboursé que si la Russie lui verse des réparations de guerre. Avec le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche et la fin du soutien financier américain à l’Ukraine, l’UE cherche de nouvelles sources de financement pour continuer à aider Kiev, au moment où les perspectives de paix s’éloignent.

Quelque 210 milliards d’euros d’avoirs de la banque centrale russe sont immobilisés dans l’UE, et une grande partie de ces avoirs, soit quelque 185 milliards d’euros sont ou vont arriver à maturité cette année. Ils sont donc disponibles sous forme liquide, a expliqué la Commission dans un document remis aux 27, dont l’AFP a obtenu une copie.

L’idée est donc que l’UE utilise ces liquidités pour ensuite financer un prêt de 140 milliards d’euros en faveur de l’Ukraine, que celle-ci ne remboursera que si la Russie lui verse des réparations de guerre. Si Moscou s’y refuse, les sanctions de l’UE restent en vigueur et les avoirs restent immobilisés.

En revanche, si les sanctions sont levées sans que la Russie n’ait versé de réparations, il appartiendra alors à l’UE de rembourser Euroclear, l’institution financière où se trouvent ces 210 milliards d’avoirs russes, et qui a son siège à Bruxelles. L’opération doit donc « être entièrement garantie par les Etats membres » afin de ne pas prendre le risque d’une réaction négative des marchés financiers et d’une déstabilisation de l’euro, précise ce document.

La Commission européenne assure que ce mécanisme ne consiste pas en une saisie des avoirs, que de nombreux pays de l’UE dont l’Allemagne, la France ou la Belgique refusent d’envisager.

L’Allemagne a repris cette idée à son compte, défendant jeudi ce mécanisme. « Une solution viable » serait un prêt sans intérêt de 140 milliards d’euros que Kiev ne remboursera « qu’une fois que la Russie aura compensé l’Ukraine pour les dommages causés par la guerre », a écrit le chancelier allemand Friedrich Merz, dans une tribune publiée dans le Financial Times.

Ce « prêt de réparation » sera au centre des discussions mercredi à Copenhague où se retrouvent les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE pour une réunion informelle. Les pays du G7 ont déjà utilisé les intérêts générés par ces avoirs gelés pour financer un prêt de 45 milliards de dollars à l’Ukraine.

La Russie utilise une tactique d’assaut par petits groupes, selon le chef des armées ukrainiennes

Les troupes russes utilisent une nouvelle stratégie consistant à mener de nombreux assauts avec de très petits groupes de soldats afin de pénétrer les défenses ukrainiennes en utilisant moins d’hommes, a affirmé le commandant en chef des armées ukrainiennes, Oleksandre Syrsky. « Depuis le début de l’été, les tactiques de l’ennemi ont changé », a-t-il dit à un groupe de journalistes, dont l’AFP jeudi, ses commentaires étant placés sous embargo jusqu’à vendredi.

Leur nouvelle stratégie, utilisée sur le front Est, consiste à utiliser « un grand nombre de petits groupes d’assaut » de 4 à 6 soldats chargés d’avancer aussi loin que possible sans être repérés, a-t-il expliqué. Objectif : « paralyser » la logistique ukrainienne et « conquérir des territoires sans utiliser un grand nombre de soldats », a estimé le général Syrsky.

Cette stratégie sert aussi, selon lui, à « déclarer leur présence » et planter leur drapeau, revendiquant ainsi des avancées même si elles ne sont le fait que d’un petit groupe. Il a comparé cette tactique à celle des « mille coupures », forme de torture infligeant de multiples petites entailles.



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Publish date : 2025-09-26 12:49:00

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