L’idylle n’aura pas tenu très longtemps. Alors que le président américain Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine devaient se rencontrer à Budapest ces prochaines semaines, une réunion qui ne semble finalement plus d’actualité, Donald Trump a annoncé mercredi 22 octobre des sanctions pétrolières « énormes » contre la Russie. Peu avant, le ministre américain des Finances Scott Bessent avait annoncé des sanctions contre les géants pétroliers russes Rosneft et Lukoil, « qui financent la machine de guerre du Kremlin », invoquant le « refus du président Poutine d’arrêter cette guerre insensée ».
Les infos à retenir
⇒ Les Etats-Unis annoncent des sanctions contre la Russie, qui se dit « immunisée »
⇒ Donald Trump dénonce des discussions qui ne vont « nulle part » avec Vladimir Poutine
⇒ La Belgique menace de bloquer la mobilisation des avoirs russes si elle n’obtient pas des garanties
Des nouvelles sanctions américaines contre la Russie, qui se dit « immunisée »
Donald Trump a laissé éclater son exaspération envers Vladimir Poutine mercredi 22 octobre, et a annoncé des sanctions qualifiées « d’énormes » contre le secteur pétrolier russe, dans l’espoir d’amener Moscou à mettre fin à la guerre en Ukraine. « Ce sont des sanctions énormes […] Et nous espérons qu’elles ne dureront pas trop longtemps. Nous espérons qu’un terme sera mis à la guerre », a affirmé le président américain en recevant le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte, dans le bureau Ovale de la Maison-Blanche.
Mais Moscou a balayé ces sanctions jeudi matin, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères dénonçant une « démarche exclusivement contre-productive ». « Notre pays a développé une immunité solide contre les restrictions occidentales et continuera à développer avec assurance son potentiel économique, y compris dans le domaine énergétique », a ajouté Maria Zakharova lors de son briefing hebdomadaire.
Les nouvelles sanctions américaines, qui visent les groupes pétroliers russes Rosneft et Lukoil, sont la conséquence selon Washington de « l’absence de volonté sérieuse de la Russie de s’engager dans un processus de paix afin de mettre fin à la guerre en Ukraine ». Elles impliquent un gel de tous les actifs de Rosneft et Lukoil aux États-Unis ainsi qu’une interdiction à toutes les entreprises américaines de faire des affaires avec les deux géants pétroliers russes. Le Trésor américain a dit être « prêt à aller plus loin si cela s’avérait nécessaire ».
« Nous avons attendu cela. Espérons que cela fonctionne, c’est très important », a salué ce jeudi Volodymyr Zelensky, estimant qu’il s’agissait d’un « message fort ». En parallèle, l’Union européenne a annoncé avoir trouvé un accord pour durcir ses sanctions sur les hydrocarbures russes et tarir les ressources du Kremlin. L’UE prévoit notamment un arrêt total des importations de gaz naturel liquéfié (GNL) russe et des mesures supplémentaires contre la flotte fantôme de pétroliers que Moscou utilise pour contourner les sanctions occidentales.
Donald Trump déplore des discussions qui tournent en rond
« A chaque fois que je parle avec Vladimir, nous avons de bonnes conversations mais ensuite elles ne vont nulle part », a affirmé le président américain, Donald Trump, après avoir annoncé de nouvelles mesures pour mettre la pression à la Russie.
Peu avant, le ministre américain des Finances Scott Bessent avait justifié les sanctions prises en invoquant le « refus du président Poutine d’arrêter cette guerre insensée ». « Le président Poutine n’a été ni franc, ni honnête à la table des négociations, comme nous l’aurions espéré », a déclaré le ministre lors d’une interview à la chaîne Fox Business, assurant que le président américain était « déçu de l’état actuel des pourparlers » sur la guerre en Ukraine.
Pour autant, les Etats-Unis ne ferment pas la porte à une rencontre avec les Russes, a assuré le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio tard mercredi. « Nous serons toujours intéressés par un dialogue s’il existe une possibilité de parvenir à la paix », a-t-il déclaré à la presse.
La Belgique menace de bloquer la mobilisation des avoirs russes si elle n’obtient pas des garanties
La Belgique, où la plupart des avoirs russes gelés par les Européens sont conservés, a réitéré ce jeudi ses conditions à leur mobilisation pour aider l’Ukraine, menaçant sinon de s’opposer à cette mesure, qui figure au menu d’un sommet des 27 ce jeudi à Bruxelles.
« Je veux une mutualisation complète du risque », a déclaré le Premier ministre Bart de Wever, lors de son arrivée au sommet, soulignant qu’en cas de problème, « les conséquences ne peuvent pas être uniquement pour la Belgique ». « Si l’argent doit être remboursé, (il faudra) que chaque Etat membre contribue », pour ne pas laisser la Belgique assumer seule ce risque, a-t-il ajouté. Enfin, il exige que cette mobilisation des avoirs soit également mise en œuvre dans les autres pays alliés de Kiev. « Nous savons qu’il y a de vastes sommes d’argent russe dans d’autres pays qui ont toujours gardé le silence à ce sujet », a-t-il relevé. « Si ces trois exigences, qui me semblent tout à fait raisonnables, sont satisfaites, alors nous pourrons aller de l’avant. Sinon, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir au niveau européen, ainsi qu’au niveau national, politiquement et légalement, pour bloquer cette décision », a-t-il martelé.
La Commission européenne a proposé un montage financier qui lui permettrait de continuer à financer Kiev en s’appuyant sur les avoirs de la banque centrale russe gelés depuis l’invasion de l’Ukraine, sans les confisquer. Les dirigeants de l’UE doivent discuter de ce « prêt de réparation » en faveur de Kiev lors d’un sommet à Bruxelles jeudi, et les responsables de la Commission espèrent qu’ils donneront le feu vert à l’élaboration d’une proposition juridique plus détaillée.
Des frappes russes sur l’Ukraine tuent un secouriste et endommagent une synagogue selon Kiev
Des frappes russes sur l’Ukraine menées dans la nuit et tôt jeudi matin ont causé la mort d’un secouriste, perturbé le trafic ferroviaire et endommagé une synagogue, ont annoncé les autorités ukrainiennes.
Des journalistes de l’AFP à Kiev ont entendu des sirènes d’alerte et des explosions pendant la nuit, durant laquelle la Russie a lancé 130 drones, selon l’armée de l’air ukrainienne. Un secouriste a été tué et cinq autres blessés, alors qu’ils intervenaient sur un incendie à la suite d’un bombardement sur un village de la région de Kharkiv (nord-est).
Dans la capitale, huit personnes ont été blessées, selon les autorités locales, tandis que le ministre des Affaires étrangères Andriï Sybiga a fait état d’une frappe ayant endommagé une synagogue. « La terreur russe n’épargne personne, y compris les communautés religieuses », a-t-il fustigé sur X, assurant que depuis le début de l’invasion russe en février 2022, soixante-sept responsables religieux ont été tués et 640 lieux de culte endommagés.
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Publish date : 2025-10-23 08:28:00
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