La rhétorique n’est guère belliqueuse. Peut-il en être autrement ? Le 1er juillet, la Cour d’appel d’Alger confirme la condamnation à cinq ans de prison de l’écrivain franco-algérien Boualem Sensal, victime collatérale de la brouille diplomatique entre les deux pays. A cette injustice, les autorités françaises répondent avec la plus grande prudence. Une décision "incompréhensible et injustifiée" est certes dénoncée par le Quai d’Orsay, tandis que le Premier ministre François Bayrou déplore une "situation insupportable". Mais le champ lexical de la clémence est aussitôt convoqué, de la réclamation d’un "geste humanitaire" ou d'une "mesure de grâce". Dès le 31 mars,