Alors que les pourparlers à Istanbul se sont soldés sans annonce de cessez-le-feu, pourtant « priorité » de Kiev et de ses alliés, les hostilités se poursuivent sur le terrain.
La rencontre Ukraine-Russie à Istanbul a été « extrêmement importante » pour mettre fin à la guerre, estime Erdogan
Les premiers pourparlers de paix directs depuis 2022 entre la Russie et l’Ukraine, à Istanbul cette semaine, ont été « extrêmement importants » pour aller vers la fin de la guerre, a déclaré le président turc Recep Tayyip Erdogan, dans des propos publiés samedi. « Réunir les délégations des deux pays à Istanbul est extrêmement important pour mettre fin à la guerre (…) et établir la paix dans la région », a-t-il déclaré aux journalistes dans l’avion de retour d’un sommet européen en Albanie.
Bien que ces pourparlers, qui ont duré un peu plus de 90 minutes, n’aient pas abouti à une trêve, les parties ont convenu d’un échange de prisonniers à grande échelle et ont discuté d’une éventuelle rencontre entre les présidents ukrainien Volodymyr Zelensky et russe Vladimir Poutine.
« Pour mettre fin à la guerre, les armes doivent se taire et la diplomatie doit parler », a commenté M. Erdogan, qui s’est entretenu avec M. Zelensky à Ankara avant le sommet. « Cette opportunité ne doit pas être manquée. Cette guerre ne peut pas être terminée par le conflit et les armes », a-t-il ajouté.
La poursuite des pourparlers avec Kiev possible seulement après des « accords entre les deux camps » et l’échange de prisonniers annoncé
Une rencontre entre les présidents russe Vladimir Poutine et ukrainien Volodymyr Zelensky est « possible » à la condition que Moscou et Kiev ait trouvé des « accords » au préalable, a indiqué samedi le Kremlin, au lendemain des premiers pourparlers de paix directs entre les deux camps depuis 2022. La poursuite des pourparlers avec l’Ukraine ne sera possible qu’une fois l’échange de prisonniers annoncé vendredi par les deux parties réalisé, a déclaré samedi le Kremlin.
« Une telle rencontre, fruit du travail des deux parties et de la conclusion d’accords, est possible. Mais uniquement à la suite d’accords entre les deux camps », a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. « Il reste à faire ce dont les délégations sont convenues hier. Il s’agit bien sûr avant tout de procéder à l’échange de (prisonniers sur le format) 1 000 contre 1 000 », a-t-il insisté.
Or en l’état, comme l’a montré la réunion bilatérale de la veille à Istanbul qui a duré moins de deux heures, les positions de Moscou et Kiev restent inconciliables. Le Kremlin maintient des revendications maximalistes : que l’Ukraine renonce à rejoindre l’Otan, abandonne quatre de ses régions partiellement contrôlées par la Russie, en plus de la Crimée annexée en 2014, et que cessent les livraisons d’armes occidentales. L’Ukraine et ses alliés européens rejettent fermement ces revendications, en affirmant que l’armée russe, qui occupe toujours près de 20% du territoire ukrainien, mène un conflit de type impérialiste dans cette ex-république soviétique.
Vendredi, la délégation ukrainienne avait proposé aux Russes un sommet entre les deux dirigeants pour trouver une issue au conflit, Moscou disant en « avoir pris note ».
Macron se dit « sûr » que Trump va « réagir » face au « cynisme » de Poutine
Le président français Emmanuel Macron s’est dit « sûr » samedi à Tirana que son homologue américain Donald Trump allait « réagir » face au « cynisme » de Vladimir Poutine, après une nouvelle frappe russe de drone en Ukraine.
« Face au cynisme du président Poutine, je crois, je suis sûr même, que le président Trump, soucieux de la crédibilité des Etats-Unis d’Amérique, va réagir », a-t-il dit lors d’une conférence de presse commune avec le Premier ministre albanais, Edi Rama.
Vendredi, le président français, le chancelier allemand Friedrich Merz et les Premiers ministres britannique Keir Starmer et polonais Donald Tusk avaient déjà pris Donald Trump à témoin pour dénoncer le « refus » russe d’un cessez-le-feu et augmenter la pression sur Moscou.
« Les propositions de cesser-le-feu, dont je rappelle que c’est une initiative américaine, n’ont pas été respectées par le président Poutine et ses armées », a martelé M. Macron samedi. « Nous avons rassemblé la coalition des volontaires, puis appelé ensemble le président Trump en disant, voilà, on est tous derrière le cesser-le-feu, on se réengagera tous derrière une coalition des volontaires avec des garanties de sécurité », a-t-il ajouté depuis Tirana où se tenait vendredi un sommet des dirigeants du continent européen.
Neuf morts dans une attaque de drone sur un minibus
Une attaque russe de drone sur un minibus transportant des civils dans le nord de l’Ukraine a fait neuf morts et quatre blessés, ont annoncé les autorités régionales samedi au lendemain de discussions entre Russes et Ukrainiens qui n’ont pas permis d’aboutir à une trêve. Le véhicule « se dirigeait vers Soumy », a précisé sur Telegram l’administration militaire de la région frontalière de Soumy, qui avait évoqué plus tôt « une attaque cynique de la part des Russes sur un bus transportant des civils ».
Volodymyr Zelensky a dénonce « un assassinat délibéré de civils », précisant que sept personnes étaient également blessées et appelant l’Etats-Unis et l’UE à des « sanctions sévères ». « Poutine continue de mener une guerre contre les civils », a dénoncé pour sa part sur X le chef de la diplomatie ukrainienne, Andriï Sybiga.
La région de Soumy, frontalière de la Russie, fait face à une recrudescence des bombardements russes depuis que les forces ukrainiennes ont été chassées en mars de la région russe de Koursk, qui lui fait face et dont elles occupaient une petite partie depuis l’été 2024. Les autorités régionales de Donetsk (est) et Kherson (sud-est) ont évoqué de leur côté des frappes russes faisant respectivement deux morts et un mort vendredi.
A l’issue d’une semaine sous haute tension, Kiev et Moscou ont fini par tenir leurs premières discussions directes depuis trois ans à Istanbul, qui ont surtout mis en évidence le fossé à combler pour mettre fin au conflit déclenché par l’invasion russe à grande échelle de février 2022. Russes et Ukrainiens se sont mis d’accord sur un échange important de prisonniers, « à raison de 1 000 contre 1 000 » selon le négociateur russe Vladimir Medinski. Mais la rencontre s’est soldée sans annonce de cessez-le-feu, pourtant « la priorité » affichée par Kiev et ses alliés. Malgré la pression que tentent d’exercer les alliés de Kiev en mençant Moscou de nouvelles sanctions, les hostilités se poursuivent sur le terrain.
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Publish date : 2025-05-17 11:38:00
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