Imaginez un instant. Nous sommes dans la France de 1958. En pleine crise algérienne, les Français votent en faveur de l’ostracisation du général de Gaulle. Le héros de la Résistance, contraint à dix années d’exil. Non pas qu’il se soit rendu responsable d’une faute impardonnable. Mais par simple précaution démocratique, pour écarter l’ombre d’un pouvoir personnel, conjurer le spectre d’une dérive autoritaire, alors dénoncée par des figures politiques comme le communiste Maurice Thorez ou le radical Pierre Mendès France.Un tel scénario paraît absurde, inconcevable. Et pourtant, aux yeux d’un Athénien du Ve siècle av. J.-C., rien de plus banal. L’ostracisme