Dans le bureau d’Amin Maalouf à l’Institut, le temps n’a pas de prise. Un imposant tableau d’André Devambez représente les Immortels en 1935. On y reconnaît Paul Valéry, Bergson ou Mauriac, mais aussi le maréchal Pétain. Le secrétaire perpétuel nous reçoit sous un portrait de Valentin Conrart, l’homme qui fonda l’Académie française en 1635, avec la bénédiction de Louis XIII et de Richelieu. N’en déplaise aux ricaneurs qui voient en elle une belle endormie, la Compagnie n’est pas restée figée au XVIIe siècle. Elle a toujours su enregistrer l’évolution de notre langue et embrasser les courants intellectuels et esthétiques de